La gouvernance locale ou territoriale marque un virage qui implique une remise en cause de la verticalité de l’action publique, au profit des échelons infranationaux. Trois grandes dates sont à noter pour le Sénégal: 1972 qui marquent la création des communautés rurales; 1996 avec l’avènement de la régionalisation et du transfert de neuf domaines de compétences aux collectivités territoriales et 2013 qui acte la dernière réforme, dite “Acte III de la décentralisation”. Celui-ci se distingue par la “territorialisation des politiques publiques” et la communalisation intégrale. Le territoire est mis alors au centre de la problématique du développement, qui se veut durable eu égard aux engagements mondiaux. Aujourd’hui, les 599 collectivités territoriales (villes, départements et communes) du Sénégal sont confrontées à ce défi de territorialisation des orientations nationales et d’adaptation des programmes comme l’Agenda 2030 pour le développement durable. Ce défi entraîne une nécessité accrue de renouvellement des politiques publiques, invitant les acteurs à une réflexion fine, à l'échelle des territoires (projets, collectivités…).
Depuis 1960 jusqu’à nos jours, le Sénégal a mené différentes politiques d’aménagement du territoire. L'aménagement du territoire consiste, par une action volontariste de l'État, à répartir harmonieusement sur le territoire national les hommes, les activités, les outils d'éducation, les infrastructures de transport. Cette politique s'inscrit en opposition avec les lois économiques du simple jeu de marché. Elle se veut correctrice des déséquilibres géographiques, entre régions, entre villes et campagnes, entre zones dynamiques et zones déshéritées (Larousse). Cependant, comme la plupart des pays ouest-africains, nous constatons un déséquilibre socio-spatial tant au niveau national qu’au niveau local. Cette situation explique en partie ces grands mouvements de personnes vers les grands centres urbains, créant ainsi de nouveaux besoins. Ceci pose des problèmes multiples et multiformes, notamment en matière de gestion foncière.
Dans les métropoles africaines, particulièrement dans les villes capitales comme Dakar au Sénégal, l’étude de l’évolution du secteur commercial suscite l’intérêt de l’Etat, des chercheurs et des acteurs économiques, surtout ces dernières années, suite à l’implantation des enseignes alimentaires françaises comme Auchan, Carrefour et Supeco. Cette situation a commencé à remodeler la structure de la distribution, suscitant la peur des acteurs du petit commerce de proximité mais aussi des plateformes de jeunes. Toutefois, cette dynamique est à l’origine de l’essor des enseignes nationales comme les Low Price de EDK ou le groupe Senchan. Une démocratisation du secteur, qui est certes pour le consommateur une aubaine, puisqu'il y gagne une liberté de choix.
L’urbanisation, couplée à la mondialisation des habitudes alimentaires fait que le consommateur aspire à des produits frais, de qualité, traçables. Ce défi implique beaucoup d’autres choses : concevoir des systèmes de production, de stockage, de transformation, de transport et de commercialisation efficaces pour la durabilité des approvisionnements.
Que l'environnement soit mondialement en crise est aujourd’hui une conception répandue. Le phénomène des changements climatiques a été unanimement considéré comme une crise mondiale, et ses mesures de réponse sont plus scientifiques que sociales et économiques. En effet, sous l’action combinée des facteurs naturels et anthropiques, l'augmentation de la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère en quantités colossales a fini par élever le niveau des températures. Au niveau international, la recherche scientifique s'active sans relâche pour trouver des solutions durables face à ce phénomène qui se manifeste par de réelles perturbations sur les écosystèmes, les économie et sur les humains.
Au Sénégal, les secteurs de l’agriculture (sous-secteur élevage et foresterie), les zones côtières, les ressources en eau, la pêche, le tourisme et la santé sont considérés comme les plus vulnérables (Gaye et al., 2014). Cette vulnérabilité des principaux secteurs de développement s’accompagne d’une vulnérabilité accrue des populations qui en dépendent. (PNA,2021) et constitue un défi majeur pour le PSE. Ce défi impose une nécessité de réflexion profondes sur des approches plus efficientes et résilientes face aux changements climatiques pour le Sénégal en particulier et l'Afrique en générale.